Le 7 avril 2024, le Rwanda a commémoré les 30 ans du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994. Dans le cadre de cet événement La Villa des Créateurs a organisé du 2 au 4 avril une programmation spéciale visant à commémorer ce génocide tout en offrant une opportunité d’apprentissage et de réflexion sur son histoire.
D’avril à juillet 1994, plus d’un million de femmes, d’hommes et d’enfants furent assassinés par des extrémistes Hutu pour l’unique raison qu’ils étaient nés Tutsi. Les milices Hutu Interahamwe, formées par le parti du Président, s’attaquent aux Tutsi ainsi qu’aux Hutu qui tentent de les protéger. L’armée nationale prête main-forte aux milices. Le Front Patriotique Rwandais (FPR) créé par des Tutsi en exil, entre en guerre et le génocide est stoppé au fur et à mesure de son avancée.
Le Rwanda, 30 ans après est une exposition organisée par Ibuka France, la Mairie du 18eme, Coop-cité et Bruno Vienne. Elle a accompagné les manifestations programmées en France pour célébrer la 30° commémoration du génocide. Ce moment fort de savoir et de solidarité va de pair avec un indispensable travail de memoire et de transmission auprès des jeunes generations.
L’exposition était composée de:
- De portraits photographiques de survivants du génocide co-réalisés par Ibuka France et le Mémorial de la Shoah.
En 1995 et 1996, le journaliste et photographe Michel Bührer a rencontré des survivants réalisant 24 portraits qui nous permettent d’approcher le dernier génocide du XXe siècle.
- De « La yourte de la mémoire » diffuse en continue des témoignages de survivants du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Rwanda, récits d’un génocide, fait partie du projet « 7 milliards d’autres », projet de la fondation GoodPlanet à l’initiative de Yann Arthus-Bertrand.
Dans le sillage de l’inauguration de l’exposition, s’est tenu deux soirées au sein de La Villa des Créateurs, le mercredi 03 et le jeudi 04 avril 2024. Lors de ces deux soirées nous avons pu assister à deux projections de deux documentaires: “J’ai mal au Rwanda” de Bruno Vienne & “L’histoire qui a mené au génocide” de Robert Genoud tout deux suivis d’un temps d’échange avec le public.
"J'ai mal au Rwanda" documentaire de Bruno Vienne
17 ans après le génocide l’association INTORE de Dieulefit , se rend au Rwanda pour demander pardon et essayer d’aider des petits groupes de femmes, d’hommes ainsi que des écoles. C’est une petite goutte d’eau et ce geste symbolique est aussi un pas essentiel dans la reconnaissance des exactions commise par l’armée française et vers une possibilité de réconciliation entre nos deux peuples. Ce petit documentaire retrace cette visite accompagnée par Ezéchias Rwabuhihi, ancien ministre de la santé et écrivain.
Lors de cette soirée, la projection du documentaire a été suivi par une intervention de Dominique Retourné est avocate et médiatrice qui a fait part du fonctionnement, du rôle et de l’impact des gacaca (gatchatcha) tribunaux communautaires, dans la justice post-génocidaire au Rwanda .
Elle est co-auteur de l’ouvrage Carnet d’Etudes Rwanda
"L'histoire qui mène au génocide" documentaire réalisé par Robert Genoud
La compréhension du génocide du printemps 1994 au Rwanda passe nécessairement par la relation chronologique de son histoire depuis l’arrivée des premiers colonisateurs. C’est au nom de cette histoire falsifiée par les Occidentaux comme par les Rwandais que des extrémistes ont organisé leurs massacres de masse. Parallèlement aux discours des politiques ou des spécialistes, les parcours personnels de trois Rwandais traversent le récit : Vénuste, Joseph et Eugène. Ils étaient tous les trois opposés à la dictature du Président Habyarimana (1973-1994). Chacun en a souffert et aucun n’a de crimes à se reprocher. Au moment du tournage du film (1994-95), l’un est rentré au Rwanda, un deuxième réfugié en France s’y prépare également, quant au dernier, ayant été proche des idées du Hutu-Power, mouvement qui a recruté de nombreux génocidaires, il ne veut même pas envisager un retour au pays.
Lors de cette soirée, la projection du documentaire a été suivi d’un temps d’échange avec le public.
Nous remercions chaleureusement Geoffroy et Amandine de Yourte&Co pour leur précieux soutien dans cet événement. Leur superbe yourte en bambou nous a permis de créer la yourte de la mémoire au sein du hall de la mairie du 18eme.
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